SORDE L'ABBAYE EN BREF


Charmant village de caractère, dans un cadre champêtre, sur la rive du Gave d’Oloron, Sorde l'Abbaye offre un patrimoine historique très ancien et varié, remontant à la préhistoire.
Mais l’ensemble architectural le plus important est constitué par les reste d’une abbaye bénédictine fondée au XIe siècle, classée Monument Historique, et au Patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Compostelle.



Cet ensemble se compose de l’église abbatiale, d’un cloître aujourd’hui disparu, de bâtiments conventuels, d’un logement de l’abbé, de dépendances et cour.. Cependant, tous ces bâtiments sont d’époques très diverses et issus de constructions ou remaniements multiples et  successifs.


L'EGLISE ET L'ABBAYE DE SAINT JEAN DE SORDE








Edifice d’origine romane, du XIIe siècle, mais détruit au XVIe lors des guerres de religion,et reconstruit au XVII, puis restauré et parfois dénaturé depuis. C’est la partie la plus ancienne de l’abbaye, mais seul le chevet à deux absidioles a conservé son aspect primitif.

vue cavalière de l'abbaye en 1768 ( BNF-coll. estampes )


LES BÂTIMENTS CONVENTUELS

A l’état de ruines imposantes, ce long bâtiment, reconstruit aux XVIe et XVIIIe siècles, laisse deviner les traces de la porterie, la salle capitulaire, le réfectoire, et l’escalier monumental donnant accès aux cellules du premier étage.

bâtiments conventuels et terrasse le long du Gave

Un petit escalier mène sous la terrasse, le long des bâtiments du monastère, où a été aménagée au XVIIe siècle une galerie souterraine voutée unique en France, la " grange batelière" avec magasins et embarcadère donnant accès à la rivière.

la galerie souterraine


LE LOGIS DES ABBÉS




A l’est de l’ensemble des bâtiments conventuel, le logis abbatial a été construit ou reconstruit aux XVI et XVIIe siècles sur des éléments antérieurs et des fondations incluant des vestiges d'une villa gallo romaine du IV ou V e siècle. De style Renaissance, flanqué d’une tour d’escalier polygonale, il a été surhaussé et modifié au XIXe siècle.


La "villa" gallo-romaine

Les diverses fouilles effectuées dans la cour et le logis des abbés ont permis de découvrir et dégager les structures de murs antiques d’une villa gallo-romaine et de thermes, réunis par un péristyle. A cette occasion, un grand nombre de mosaïques ont été mises à jour. Il est probable que ces constructions se prolongeaient sous les bâtiments actuels de l’abbaye dont la disposition semble avoir été influencée par le réemploi des restes des constructions anciennes.

vestiges gallo-romains sous le logis des abbés

On peut admirer dans le chœur de l’église de belles mosaïques qui y on été retrouvées en 1870 et ont été datées de la fin du XIe ou au début du XIIe, mais les parties manquantes ont été restituées au XIXe siècle.


mosaïques du choeur de l'église

Parmi ces mosaïques de pavement découvertes en 1869 et attribuées au premier quart du XIIe siècle et donc contemporaines de la construction du choeur, un panneau apparaît plus ancien à certains spécialistes  qui le datent de l'époque pré romane de la fin du Xe ou début du XIe siècle.


On y remarque quatre groupes d'animaux : deux aigles ailes ouvertes, un lévrier courant un lièvre, et, répétés deux fois, deux loups ou  félins les queues enlacées.


Il pourrait ainsi s'agir d'un  fragment de pavement antique et carolingien extrait d'un site des environs et replacé dans le choeur de l'église.
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Du cloître complètement ruiné, qui devait être composé de trois galeries de six arcades et voûtes d’arête, et un quatrième coté à arcades en plein cintre, seul un pilier témoigne de son existence



Abris préhistoriques

Au pied d'une falaise, à l’est du bourg, plusieurs abris ont livré aux fouilles de multiples pièces d’outillages gravures et sculptures préhistoriques de l’époque magdaléniennes ( sites de Dufaure, Pastou, Duruthy, Barat-de-Vin), dont une statuette de cheval réputée comme la plus grande de cette époque..
Au sommet de la falaise se trouvait l’oppidum protohistorique de Larroque où fut découvert un bracelet d’or.
cheval et pendentif - grotte Duruthy (-12000 ans)

Sorde gallo-romain

Les gallo-romains ont occupé les lieux et le passage sur la voie romaine reliant Bordeaux à Pampelune et Astorga au IIe siècle. En témoignent, outre les vestiges sous l’abbaye, le site et les vestiges de la villa de Barat-de-Vin.


Halte vers Compostelle

Sorde était, et est encore aujourd’hui, une halte sur la voie de Tours des chemins de Saint Jacques de Compostelle, due à sa vocation de lieu de passage et de traversée des deux gaves. Les maisons appelées « Passager » ou « Passage », tout comme les lieux-dits « l’Hôpital » ou « l’Espitaou », en attestent toujours, tout comme l’enigmatique « Pas de Charlemagne ». Un guide du XIe siècle signale cependant que les passeurs ne se gênaient pas pour rançonner, dépouiller, voire noyer les pèlerins.


Le village bastide

Le bourg s’est développé autour de l’abbaye et transformé en bastide par un contrat de paréage en 1290, passé entre l’abbé du lieu et le sénéchal de Toulouse. En subsistent quelques pans des remparts et vestiges de portes et les maisons à arcades de la place ou celles de la rue Bourg-Neuf.



vestiges des remparts au début du XXe sièclec

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A voir

Le Centre départemental du patrimoine de l'Abbaye d'Arthous
Les pages du Centre culturel du Pays d'Orthe